La ville de Montréal réduit l’augmentation de la pollution lumineuse

Downtown Montreal, illuminated. (Credit: Freepik)

L’Observatoire du Mont-Mégantic (OMM) et le Centre de recherche en astrophysique du Québec (CRAQ) se réjouissent de l’annonce faite mercredi le 18 janvier par la Ville de Montréal dans le dossier de l’éclairage urbain. Dans son point de presse, le maire de Montréal, M. Denis Coderre, a expliqué que tous les lampadaires seront munis de DEL (diode électroluminescente) à 3 000 K. Outre le fait que ces DEL seront moins éblouissantes et plus chaleureuses que celles qui étaient initialement proposées, ce choix diminuera aussi l’impact sur la pollution lumineuse.

La lumière émise par une source d’éclairage contenant une forte proportion de lumière bleue est davantage diffusée dans le ciel – c’est ce qui explique pourquoi le ciel est bleu – que les autres couleurs, contribuant ainsi à un accroissement de la pollution lumineuse. Les DEL à 3 000 K émettent environ 30 % moins de lumière bleue que celles à 4 000 K qui avaient initialement été choisies.

« C’est un grand pas dans la bonne direction que vient de faire l’administration Coderre. Par ce choix, et en supposant que le flux lumineux installé soit réduit de 66 % au lieu du 50 % comme il était prévu initialement, la pollution lumineuse n’augmenterait pas à Montréal au terme de ce projet de conversion aux DEL », note Martin Aubé, membre du CRAQ et professeur-chercheur du groupe de recherche transdisciplinaire sur la pollution lumineuse du Cégep de Sherbrooke.

Le professeur mentionne aussi qu’avec les systèmes de contrôle qui seront installés par la Ville, il serait même possible non seulement de limiter l’augmentation, mais bien de réduire la pollution lumineuse en diminuant davantage le flux après 23 h ou minuit.

« L’OMM salue la décision de la Ville de Montréal, un choix de compromis qui permettra de minimiser la pollution lumineuse. Les DEL blanches auraient été une véritable catastrophe pour tous les astronomes amateurs de la grande région de Montréal », déclare le professeur René Doyon, astrophysicien à l’Université de Montréal et directeur de l’OMM et de l’Institut de recherche sur les exoplanètes. Et d’ajouter que « Les villes de Sherbrooke et Lac-Mégantic, ainsi que tous les villages de la Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic (RICEMM), ont depuis longtemps adopté une réglementation plus sévère en optant pour des DEL ambrées à 1 800 K offrant un minimum de pollution lumineuse. »

La décision de la Ville de Montréal est donc une excellente nouvelle autant pour les citoyens que pour les amateurs du ciel étoilé.

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