Une équipe dirigée par des chercheurs du MIT et de la NASA, à laquelle deux chercheurs du CRAQ (de l’Université Bishop’s et de l’Université Laval) ont collaboré, a réussi à démontrer la future désintégration d’une planète autour d’une étoile. Cet événement cataclysmique – qui aura lieu dans quelques 100 millions d’années – a été mis en évidence par des données obtenues grâce au télescope spatial Kepler et au télescope de l’Observatoire du Mont-Mégantic.
La planète, située à environ 1 500 années-lumière de notre Système solaire, semble s’évaporer sous les vents stellaires de l’étoile autour de laquelle elle est en orbite. La petite planète – à peine plus grosse que notre planète Mercure – se comporte comme une comète dont la longue queue, constituée de débris et de poussières, est crée par le souffle de l’étoile KIC 12557548. Des calculs des scientifiques montrent que cette planète se sera complètement désagrégée dans environ 100 millions d’années.
L’équipe des chercheurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology) et de la NASA a pu, grâce à des techniques photométriques sophistiquées et au télescope spatial Kepler, découvrir la planète et en déduire ses propriétés. Sa période de révolution extrêmement courte, d’une quinzaine d’heures, et sa très grande proximité de son étoile l’a rendue très intrigante. Ces deux conditions impliquent que la planète se trouve chauffée par son étoile parente KIC 12557548. Il restait aux chercheurs alors à déterminer avec précision les propriétés de l’étoile KIC 12557548 en faisant appel aux chercheurs du Centre de recherche en astrophysique du Québec (CRAQ) et à l’Observatoire du Mont-Mégantic (OMM).
Malgré son diamètre modeste, l’OMM possède de nombreux instruments à la fine pointe de la technologie dont un spectrographe qui permet la caractérisation des propriétés d’étoiles. Sollicités par les équipes du MIT et de la NASA, le professeur Lorne A. Nelson de l’Université Bishop’s et l’étudiante au doctorat Laurie Rousseau-Nepton, de l’Université Laval, tous deux membres du CRAQ, ont fait l’acquisition de plusieurs spectres, dans le domaine visible, malgré la luminosité relativement faible de l’étoile observée. Grâce à ces spectres et aux modèles théoriques, les équipes ont ainsi dévoilé les propriétés (masse, température et type d’étoile) de KIC 12557548.
La combinaison des données du télescope spatial Kepler et du télescope de l’Observatoire du Mont-Mégantic a montré que la planète est en orbite autour d’une étoile dont la taille et la masse sont semblables à notre Soleil mais dont la température de surface est légèrement inférieure (environ 4 200 ºC). La planète effectue des révolutions de 15 h très proche de l’étoile. Sa surface fond et s’évapore, sous des températures de 3 200 ºC, entraînant ainsi la formation d’une queue de débris et de poussière – un phénomène très comparable à celui des comètes de notre système solaire.
Cette découverte a été publiée au mois de juin 2012 dans la revue The Astrophysical Journal, Volume 752, Issue 1.