L’Observatoire du Mont-Mégantic (OMM), niché près de Sherbrooke, au Québec, a une histoire riche en rebondissements qui remonte à son inauguration en 1978. Né de la volonté de faire progresser l’enseignement de l’astronomie au Québec et de soutenir la recherche de pointe, cet établissement a laissé une marque indélébile sur l’astronomie canadienne.
Au cœur du dôme de l’Observatoire se trouve un formidable télescope de 1,6 mètre doté d’un miroir colossal d’une tonne, qui témoigne de son engagement à l’égard de l’excellence scientifique. Ce télescope, le plus grand de l’est de l’Amérique du Nord et le quatrième du Canada, se distingue par ses instruments de pointe, qui en font l’outil astronomique le plus puissant du pays.
La genèse de cet ambitieux projet remonte à 1971, lorsque les professeurs Gilles Beaudet et George Michaud de l’Université de Montréal en ont eu l’idée. En 1974, l’Université Laval de Québec s’est jointe à eux, ce qui a abouti à un accord de partenariat en 1975. Les approbations gouvernementales de 1976 ouvrent la voie à la construction. Le bâtiment de service est achevé en 1977 et l’Observatoire lui-même est inauguré en 1978.
Le professeur René Racine de l’Université de Montréal, qui s’est joint au projet en 1973, en a été le directeur pendant la plus grande partie de son histoire et en a dirigé le cours jusqu’à sa retraite en 1997. Tout au long de son existence, l’Observatoire a été impliqué dans des recherches importantes, notamment des études sur la dynamique des galaxies, les interactions stellaires avec la matière interstellaire, et la polarimétrie des jeunes objets stellaires.
L’innovation a prospéré au Mont-Mégantic, le développement dynamique d’instruments propulsant son programme de recherche. En 1982, un nouvel interféromètre Fabry-Perot a été conçu pour l’Observatoire, suivi par l’introduction d’une caméra infrarouge, MONICA, en 1991, marquant une première canadienne.
L’engagement de l’OMM envers le public s’est concrétisé par l’ouverture de l’ASTROLab du Mont-Mégantic en 1996. Son offre inclut des écrans interactifs, un film haute définition, des présentations multimédias et l’accès à l’Observatoire populaire du Mont-Mégantic (OPMM) et des plus petits télescopes lors des soirées d’astronomie.
D’importants travaux de rénovation ont été entrepris en 1999, notamment la réparation et la ventilation du dôme du télescope de 1,6 mètre. La connexion par fibre optique aux universités en 2000, l’informatisation complète des commandes du télescope en 2001 et l’installation d’un nouveau capot ont permis de moderniser l’installation. Une série d’instruments de pointe ont suivi grâce au Laboratoire d’astrophysique expérimentale (LAE) de l’OMM. Ceux-ci incluent des instruments qui sont présentement en opération à l’OMM, ainsi que d’autres qui ont été envoyés à des observatoires internationaux au sol et dans l’espace. Entre autres, le LAE de l’OMM a participé au développement de l’instrument canadien FGS/NIRISS à bord du télescope spatial James Webb.
En 2008, l’OMM a contribué à une découverte révolutionnaire en participant à l’imagerie directe d’exoplanètes en orbite autour d’une étoile lointaine, le système HR 8799, pour la première fois. Cette réalisation a été possible grâce au développement et à la mise à l’essai de la technique d’imagerie différentielle angulaire au Mont-Mégantic.
En 2015, l’Université de Montréal et l’Université McGill ont collaboré à la création de l’Institut Trottier de recherche sur les exoplanètes (iREx), renforçant ainsi le rôle de l’Observatoire en tant que centre de recherche sur les exoplanètes.
L’astéroïde 4843 a été judicieusement nommé en l’honneur de l’OMM, en témoignage de son héritage durable dans l’avancement de la science et de l’éducation astronomiques. Après avoir fêté son 45e anniversaire en 2023, l’OMM et son équipe continuent de regarder vers l’avant en développant de nouveaux instruments astronomiques, en formant la prochaine génération d’astronomes et en émerveillant le public par ses découvertes inspirantes.