Des astronomes des quatre coins du globe réunis à Montréal pour une conférence JWST

Des astronomes des quatre coins du globe réunis à Montréal pour une conférence JWST
Une représentation artistique du télescope spatial James Webb. Crédit : NASA GSFC / CIL / A. M. Gutierrez.

La deuxième édition de la conférence « Exploring the Universe with JWST » a eu lieu la semaine du 24 au 28 octobre 2016. Une centaine de chercheuses et chercheurs internationaux se sont rassemblés à l’Université de Montréal pour discuter des programmes scientifiques du télescope spatial James Webb (JWST). Ce télescope optimisé pour la lumière infrarouge, qu’on qualifie souvent de successeur au télescope spatial Hubble, constituera une réelle révolution dans le domaine de l’astronomie.

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Une photo de groupe des participants au congrès sur le JWST qui a eu lieu à l’Université de Montréal en 2016. Crédit : O. Hernandez

Une revue de l’état d’avancement du télescope a d’abord été faite par Jonathan Gardner, du Goddard Space Flight Center de la NASA. René Doyon, directeur de l’Observatoire du Mont-Mégantic (OMM), de l’iREx et chercheur principal d’un des instruments du télescope, confirme : « Le lancement devrait avoir lieu comme prévu en octobre 2018 à Kourou, en Guyane. »

Les chercheurs présents ont échangé sur les multiples questions scientifiques qui pourront être étudiées grâce aux quatre instruments de JWST dans des domaines diversifiés comme la cosmologie, l’étude des galaxies, le système solaire, la formation stellaire, les populations d’étoiles et les exoplanètes.

L’iREx, qui organisait la conférence en collaboration avec l’OMM, avec le support du Centre de recherche en astrophysique du Québec, comptait plusieurs participants. David Lafrenière, professeur à l’iREx, a présenté l’instrument canadien, au nom de l’équipe dirigée par René Doyon. La communauté scientifique a beaucoup d’espoir envers cet instrument, appelé NIRISS, pour « Near-Infrared Imager and Slitless Spectrograph ». NIRISS sera capable de décomposer la lumière d’une étoile qui traversera l’atmosphère d’une exoplanète en transit afin d’étudier la composition chimique de cette dernière.

« C’est la première occasion qu’on aura de détecter des gaz dans l’atmosphère d’une exoplanète terrestre. Il est possible qu’on arrive à identifier des molécules qui, sur Terre, sont générées en grande quantité par la vie, comme l’oxygène ou le méthane. Le débat sera alors ouvert à savoir si ces molécules ont été créées par la vie sur ces planètes », explique Loïc Albert, scientifique de l’iREx et de l’OMM qui travaille sur NIRISS.

Les équipes qui conçoivent les instruments reçoivent plusieurs centaines d’heures d’observation garanties avec le télescope. La conférence était donc une excellente occasion pour eux de partager leurs idées avec la communauté scientifique, afin de déterminer les meilleures cibles qui pourront être observées lors de ce temps garanti.

En marge de cette conférence avait aussi lieu mercredi soir une conférence grand public donnée par David Charbonneau. Professeur à l’Université Harvard, il a notamment été le premier à détecter une exoplanète par la méthode du transit en 1999. Lors de cette conférence, organisée conjointement avec l’Agence spatiale canadienne et AstroMcGill, et qui a attiré quelques 500 personnes, le Dr. Charbonneau a tenté de répondre à la question « Comment trouver une planète habitée? »

La conférence scientifique s’est conclue sur une présentation de Garth Illingworth, professeur à l’Université de la Californie à Santa Cruz et porte-parole du comité chargé d’optimiser le rendement scientifique de JWST.

« Cet outil, dont la durée de vie attendue est entre 5 et 10 ans, constitue un investissement considérable. Des conférences comme celles-ci permettent à la communauté scientifique de se préparer, afin d’en exploiter au maximum les capacités », résume René Doyon.

La première édition de la conférence avait eu lieu aux Pays-Bas en octobre 2015. Le télescope spatial James Webb est une collaboration internationale entre les agences spatiales américaine (NASA), européenne (ESA) et canadienne (CSA).

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