Après plus d’une vingtaine d’années pleines de rebondissements, de défis et de succès, le télescope spatial James Webb a finalement complété la batterie de tests qui avaient pour but d’assurer qu’il pourra survivre à son voyage dans l’espace. Le télescope inclut plusieurs composantes qui sont maintenant assemblées, telles qu’un énorme écran solaire, un miroir de 6,5 mètres de diamètre recouvert d’or, une caméra guide fabriquée au Canada nommée FGS et quatre instruments scientifiques, dont l’instrument NIRISS, qui a été conçu par une équipe menée par le directeur de l’OMM, René Doyon.
Le télescope Webb se trouve présentement dans une salle blanche de la compagnie Northrop Grumman en Californie, dans sa configuration de rangement. Les ingénieurs sur place préparent maintenant le télescope pour son prochain voyage, qui aura lieu en octobre. Il parcourra alors le canal de Panama jusqu’à son site de lancement à Kourou, en Guyane française, sur la côte nord-est de l’Amérique du Sud. Une fois arrivé, le télescope sera reconfiguré, en préparation pour son lancement sur une énorme fusée Ariane 5 de l’Agence spatiale européenne.
En coordination avec Arianespace, la compagnie responsable du lancement de Webb, la NASA a annoncé cette semaine que le télescope devrait être lancé le 18 décembre 2021. Ce léger délai additionnel est dû au calendrier de lancements d’autres missions, qui utilisent aussi la fusée Ariane 5 cette année. Un premier lancement visant à mettre en orbite terrestre deux satellites de communication a eu lieu le 30 juillet avec grand succès. Un deuxième lancement devrait avoir lieu en septembre, juste avant l’arrivée de Webb à Kourou. Avec ces deux lancements réussis en poche, l’équipe au Centre spatial guyanais pourra ensuite se consacrer aux préparatifs pour le lancement du télescope Webb.
Une fois lancé, le télescope voyagera jusqu’à une distance de 1,5 million de kilomètres de la Terre, tout en se déployant dans sa configuration finale. Suivront ensuite plusieurs mois cruciaux lors desquels les instruments du télescope seront refroidis et testés pour s’assurer de leur bon fonctionnement lors de la mission scientifique. Le miroir du télescope sera aussi aligné afin de produire les meilleures images possibles. Entretemps, des équipes de scientifiques incluant plusieurs membres de l’iREx se joindront au Space Telescope Science Institute à Baltimore au Maryland, afin d’assister à d’importantes répétitions du lancement et de la mise en service cet automne.
Les astronomes de l’OMM et la communauté astronomique internationale attendent tous avec impatience le télescope Webb, qui révolutionnera le domaine de l’astrophysique!
Fruit d’une collaboration internationale entre la NASA, l’Agence spatiale européenne et l’Agence spatiale canadienne, le télescope spatial James Webb est le télescope spatial le plus complexe et le plus puissant jamais construit. Le Canada a contribué à deux éléments clés du Webb : le Fine Guidance Sensor (FGS) et le Near-Infrared Imager and Slitless Spectrograph (NIRISS). En échange de cette contribution, les chercheurs canadiens auront accès à 5 % du temps d’observation disponible pour la communauté internationale.
Annonce de la NASA de la nouvelle date de lancement (en anglais)
Site web de l’Agence spatiale canadienne sur le JWST
Lancements d’Arianespace (en anglais)