Nicole St-Louis
Un des paramètres fondamentaux d’une étoile massive est son taux de perte de masse. Or, nous savons depuis plus de vingt ans que les mesures traditionnelles de ces taux sont faussées par le fait que les vents de toutes les étoiles WR ne sont pas homogènes, mais contiennent plutôt des inhomogénéités de tailles diverses. Il est donc apparu dans la littérature, des valeurs corrigées pour les inhomogénéités. Cependant, les facteurs de correction (à la baisse) sont très incertains; ils se situent entre 2 et 10. La professeure Nicole St-Louis de l’Université de Montréa s’intéresse à diminuer cette incertitude en effectuant des mesures de taux de perte de masse d’étoiles WR mais aussi d’étoiles de type O (pour lesquelles les taux sont encore plus incertains) en utilisant une méthode basée sur la polarimétrie linéaire qui ne dépend pas de la nature non homogène des vents. L’importance de bien déterminer la quantité de masse perdue par ces étoiles réside dans le fait qu’en plus d’être un paramètre qui détermine grandement l’évolution de l’étoile, c’est aussi ce qui détermine combien de gaz enrichi en éléments lourds est retourné au milieu interstellaire et aussi de quelle façon l’étoile terminera sa vie et quel rémanent elle laissera. Mais certaines étoiles WR ont aussi des structures à grande échelle dans leur vent (environ 20%). Leur origine est encore indéterminée, mais il s’agit fort probablement d’une perturbation à la base de leur vent qui se propage dans celui-ci et qui est emportée par la rotation de l’étoile formant ainsi une grande structure de forme spirale de plus grande ou plus basse densité. Ces structures engendrent des variations spectroscopique et photométrique que j’observe pour tenter d’identifier une période présente dans les observations. Les structures étant attachées à la surface de l’étoile, cette période est d’une façon ou d’une autre relié au taux de rotation de l’étoile, un autre paramètre fondamental de ces étoiles qui est encore très peu contraint. Finalement, elle s’intéresse au champ magnétique de ces étoiles dont on ne connaît nullement l’intensité et les caractéristiques. Ce dernier pourrait être à l’origine des structures à grande échelle de leur vent. Pour le mesurer, elle utilise des observations spectro-polarimétriques afin de détecter la signature en polarisation circulaire de l’effet Zeeman qui se produit lorsqu’un champ magnétique est présent dans l’étoile ou son vent.