Une équipe canadienne se joint à l’ESO dans un accord historique pour l’instrument ANDES sur l’ELT

Une équipe canadienne se joint à l’ESO dans un accord historique pour l’instrument ANDES sur l’ELT
Construction de la structure du dôme de l’Extremely Large Telescope (ELT) de l’ESO, photographiée en septembre 2023. Crédit photo : ESO/G. Vecchia

Le 5 juin, l’Observatoire européen austral (ESO) a signé un accord avec un consortium international d’institutions pour la conception et la construction d’ANDES, le spectrographe échelle à haute dispersion de l’Armazones. L’instrument ANDES sera installé sur le Très Grand Télescope (ELT) de l’ESO. Il sera utilisé pour rechercher des signes de vie sur les exoplanètes et les toutes premières étoiles, ainsi que pour tester les variations des constantes fondamentales de la physique et mesurer l’accélération de l’expansion de l’Univers. Une équipe canadienne, représenté par l’Université de Montréal (UdeM), est l’un des principaux contributeurs à ce projet novateur, jouant un rôle de premier plan dans le développement du spectrographe proche-infrarouge et fournissant du personnel scientifique qualifié.

L’accord a été signé par Xavier Barcons, directeur général de l’ESO, et par Roberto Ragazzoni, président de l’Institut national italien d’astrophysique (INAF), l’institution qui dirige le consortium ANDES. Vincenzo Fiorentini, conseiller scientifique à l’ambassade d’Italie à Berlin, et Alessandro Marconi, chercheur principal d’ANDES à l’INAF, ainsi que d’autres dignitaires de l’ESO, de l’INAF et du consortium ANDES, ont également assisté à la cérémonie de signature. La signature a eu lieu au siège de l’ESO à Garching, en Allemagne.

Anciennement connu sous le nom de HIRES, ANDES est un puissant spectrographe, un instrument qui décompose la lumière en ses différentes longueurs d’onde afin que les astronomes puissent déterminer des propriétés importantes sur des objets célestes, telles que leur composition chimique. L’instrument aura une précision record dans les longueurs d’onde du visible et du proche infrarouge et, ajouté au puissant système de miroirs de l’ELT, il ouvrira la voie à des recherches couvrant de multiples domaines de l’astronomie.

Roberto Ragazzoni (INAF) et Xavier Barcons (ESO) ont signé un accord pour la conception et la construction de l’instrument ANDES pour l’Extremely Large Telescope. ANDES explorera des sujets allant de la recherche de la vie sur les exoplanètes aux constantes physiques de l’Univers. Crédit Photo : ESO

L’Université de Montréal est fière d’annoncer l’engagement de scientifiques canadiens dans la conception et la construction d’ANDES, à la suite de la signature de l’accord par les partenaires du Consortium ANDES. L’équipe canadienne est dirigée par l’Observatoire du Mont-Mégantic (OMM) et son Laboratoire d’astrophysique expérimentale (LAE), sous le leadership de René Doyon, co-chercheur principal de l’équipe canadienne ANDES. Le projet comprend également des travaux de conception menés par le Centre de recherche Herzberg en astronomie et en astrophysique du Conseil national de recherches du Canada, qui travaille en étroite collaboration avec l’équipe scientifique canadienne d’ANDES, dirigée par M. Doyon et Kim Venn de l’Université de Victoria, l’autre co-chercheuse principale du projet.

L’équipe canadienne est profondément impliquée dans le développement du spectrographe proche-infrarouge, ainsi que de l’optique adaptative et des systèmes de contrôle, de la réduction des données et dans la mise à disposition d’un personnel scientifique hautement qualifié. Les objectifs ambitieux d’ANDES, tels que la détection de signatures de vie dans les atmosphères des exoplanètes et l’étude des premières étoiles de l’Univers, sont en parfaite adéquation avec les recherches de pointe menées par les scientifiques canadiens, en particulier à l’Institut Trottier de recherche sur les exoplanètes (iREx) de l’UdeM, le plus important centre de recherche sur les exoplanètes au Canada. L’équipe canadienne d’ANDES comprend neuf membres de la communauté de l’UdeM, chacun apportant une grande expertise technique et de gestion de projet grâce à son travail sur les composants infrarouges pour des projets tels que les instruments SPIRou et NIRPS, actuellement en opération à Hawai’i et au Chili, respectivement. Cette collaboration met en évidence les solides capacités du Canada dans le domaine de l’astronomie infrarouge et souligne le leadership du pays en matière de recherche astrophysique et son engagement à faire progresser notre compréhension de l’Univers.

« ANDES aura un impact significatif sur tous les domaines de l’astrophysique grâce à sa capacité unique à détecter les signatures spectrales de la vie dans l’atmosphère d’exoplanètes potentiellement habitables situées près du Soleil », déclare René Doyon, aussi professeur titulaire à l’Université de Montréal. « Il incitera également la communauté astronomique canadienne à utiliser l’ELT, qui devrait être opérationnel dans quelques années. »

« La participation canadienne au projet ANDES est rendue possible grâce à l’expertise avancée en infrarouge développée au LAE de l’OMM », déclare Frédérique Baron, gestionnaire de projet de l’équipe canadienne de l’instrument à l’UdeM. « Cette participation permet aux scientifiques canadiens de contribuer à la conception et à la construction d’un instrument destiné au plus grand télescope du monde, offrant ainsi aux astronomes canadiens un temps d’observation précieux pour approfondir notre compréhension de l’Univers. »

ANDES effectuera des relevés détaillés de l’atmosphère des exoplanètes semblables à la Terre, ce qui permettra aux astronomes de rechercher des signes de vie à grande échelle. Il sera également en mesure d’analyser les éléments chimiques présents dans les objets lointains de l’Univers jeune, ce qui en fera probablement le premier instrument capable de détecter les signatures des étoiles de population III, les premières étoiles nées dans l’Univers. En outre, les astronomes pourront utiliser les données d’ANDES pour vérifier si les constantes fondamentales de la physique varient avec le temps et l’espace. Ses données complètes seront également utilisées pour mesurer directement l’accélération de l’expansion de l’Univers, l’un des mystères les plus tenaces du cosmos.

Le ELT de l’ESO est actuellement en construction dans le désert d’Atacama, au nord du Chili. Lorsque les opérations commenceront plus tard dans cette décennie, il sera le plus grand télescope du monde avec un œil sur le ciel, marquant une nouvelle ère dans l’astronomie au sol.

Plus d’informations

Le projet ANDES est développé par un consortium international composé d’instituts de recherche de 13 pays. Il s’agit de :

  • Brésil: Board of Stellar Observational Astronomy, Universidade Federal do Rio Grande do Norte, Observatório Nacional.
  • Canada: Observatoire du Mont-Mégantic and the Trottier Institute for Research on Exoplanets, Université de Montréal.
  • Danemark: Instrument Centre for Danish Astrophysics on behalf of Niels Bohr Institute, Aarhus University, Danmarks Tekniske Universitet.
  • France: Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) on behalf of Observatoire de la Côte d’Azur, Université Côte d’Azur (LAGRANGE), Laboratoire d’Astrophysique de Marseille, Aix-Marseille Université, Centre National d’Etudes Spatiales (LAM), Institut de Recherche en Astrophysique et Planetologie, Université Toulouse III-Paul Sabatier (IRAP),  Institut de Planétologie et d’Astrophysique de Grenoble, Université Grenoble-Alpes (IPAG), Laboratoire Univers et Particules de Montpellier, Université de Montpellier (LUPM), Institut d’Astrophysique de Paris, Sorbonne Université (IAP), Laboratoire de Météorologie Dynamique, Ecole Normale Supérieure, Ecole Polytechnique, Sorbonne Université (LMD).
  • Allemagne: Leibniz-Institut für Astrophysik Potsdam (AIP), Institut für Astrophysik und Geophysik, Georg-August-Universität Göttingen (IAG), Atmospheric Physics of Exoplanets Department, Max-Planck-Institut für Astronomie Heidelberg (MPIA), Zentrum für Astronomie, Universität Heidelberg (ZAH), Thüringer Landessternwarte Tautenburg (TLS), Hamburger Sternwarte, Universität Hamburg (UHH).
  • Italie: INAF, Istituto Nazionale di Astrofisica (Lead Technical Institute).
  • Pologne: Nicolaus Copernicus University in Torun.
  • Portugal: Instituto de Astrofísica e Ciências do Espaço (IA) at Centro de Investigaço em Astronomia/Astrofísica da Universidade do Porto (CAUP), Instituto de Astrofísica e Ciências do Espaço at Faculdade de Ciências da Universidade de Lisboa, Associação para a Investigação e Desenvolvimento de Ciências (FCiências.ID)
  • Espagne: Instituto de Astrofísica de Canarias (IAC); Consejo Superior de Investigaciones Científicas (CSIC, Spain) on behalf of Instituto de Astrofísica de Andalucía (IAA), Centro de Astrobiología de Madrid (CSIC-INTA).
  • Suède: Lund University, Stockholm University, Uppsala University.
  • Swisse: Département d’Astronomie, Université de Genève; Weltraumforschung und Planetologie, Physikalisches Institut, Universität Bern.
  • Royume-Uni: Science and Technology Facilities Council, United Kingdom Research and Innovation on behalf of Cavendish Laboratory & Institute of Astronomy, University of Cambridge; UK Astronomy Technology Centre; Institute of Photonics and Quantum Sciences, Heriot-Watt University.
  • États-Unis: Department of Astronomy, University of Michigan.

 

Liens
Contacts scientifiques

René Doyon (e-mail)

Co-chercheur principal de l’équipe scientifique canadienne principale pour ANDES

Frédérique Baron (e-mail)

Gestionnaire de projet de l’équipe instrumentale canadienne pour ANDES

 

Contacts pour les relations médias

Heidi White (e-mail)

Médiatrice scientifique – Équipe canadienne de l’instrument ANDES

Nathalie Nguyen-Quoc Ouellette (e-mail)

Membre de l’équipe – Équipe canadienne de l’instrument ANDES